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Guerre à Gaza : Les médias occidentaux au service de l’agresseur

 

Les noms et images de tous les otages israéliens circulent et leurs histoires sont racontées, tandis que les plus de 10 000 Palestiniens tombés en martyrs sont anonymes. Un chiffre qui fait froid dans le dos et crée forcément une distance affective.

Historiquement, les médias occidentaux, qui se veulent une référence en matière de professionnalisme et d’éthique journalistique, ont toujours eu cette tendance à présenter le dossier palestinien sous un angle pro-israélien. Cette tendance se manifeste de plusieurs façons, notamment par la couverture des événements qui est souvent centrée sur les victimes israéliennes, tandis que les victimes palestiniennes sont moins souvent mentionnées.

Gaza continue de diviser le monde entier. Alors que des centaines de martyrs tombent chaque jour, la diplomatie reste impuissante face à la machine de guerre de l’Etat occupant. Le traitement médiatique occidental de la guerre à Gaza ne fait que confirmer le triste et révoltant constat de l’alignement des médias étrangers sur le récit israélien soutenu par les puissances occidentales.

C’est dans ce contexte que dernièrement, le chef de la diplomatie tunisienne, Nabil Ammar, a été victime de censure par un journal français alors qu’il évoquait le dossier palestinien. Dans un communiqué rendu public, le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger a fait savoir qu’un « grand quotidien francophone » a censuré une interview accordée par Nabil Ammar en marge de sa participation à la Conférence ministérielle de la francophonie tenue au Cameroun les 4 et 5 novembre.

« Le journal a ensuite annulé la publication de l’interview, en avançant des objections et des réserves inacceptables sur le contenu des déclarations du ministre», a annoncé le département tout en publiant la version de la journaliste et en accusant de faux prétextes. Pour le département, ces précédents indiquent une intention préalable de la part de certains médias occidentaux de restreindre la liberté d’opinion et d’expression chaque fois que l’opinion diverge avec leurs intérêts, ce qui confirme les convictions concernant les valeurs et les principes promus par ces parties en ce qui concerne l’indépendance de la presse, la liberté d’opinion et de publication, en particulier au sein des grands médias occidentaux et les agendas qu’ils servent.

Un fait qui témoigne en effet d’une fracture croissante entre l’Occident qui soutient aveuglément la version israélienne des faits et le reste des pays qui veulent défendre la cause palestinienne, on tombe d’ailleurs dans la censure des propos et des faits. Au-delà des atrocités et des crimes contre l’humanité commis par l’entité sioniste contre les Gazaouis, en toile de fond une fracture qui oppose l’Occident au monde arabe mais aussi aux nations qui croient à la cause palestinienne, notamment en Amérique latine. Les médias occidentaux, dans ce conflit, se transforment en moyens de propagande politique et idéologique comme le soutiennent les universitaires.

Un univers émotionnel qui limite les capacités des journalistes

Sadok Hammami, professeur à l’Institut de presse et des sciences de l’information (Ipsi), explique que le traitement médiatique occidental du conflit à Gaza représente une continuité, voire un élargissement, de la culture et des politiques des pays occidentaux. Selon ses propos, le traitement médiatique des guerres et des conflits armés ne doit pas être décontextualisé. « Il faut rappeler l’existence d’une fracture culturelle entre les pays arabes et occidentaux. Cette rupture cognitive entre les opinions publiques arabes et les opinions publiques occidentales explique largement ce traitement médiatique partial », explique-t-il à La Presse.

Et de rappeler que dans cette rupture, les représentations et les perceptions sont radicalement opposées entre le monde arabe et le monde occidental. Hammami évoque un « univers émotionnel extrêmement puissant », qui limite les capacités des journalistes à conserver la possibilité de rendre compte de la vérité des faits.

Historiquement, les médias occidentaux, qui se veulent une référence en matière de professionnalisme et d’éthique journalistique, ont toujours eu cette tendance à présenter le dossier palestinien sous un angle pro-israélien. Cette tendance se manifeste de plusieurs façons, notamment par la couverture des événements qui est souvent centrée sur les victimes israéliennes, tandis que les victimes palestiniennes sont moins souvent mentionnées.

Le conflit sous un angle pro-israélien !

D’ailleurs, les noms et images de tous les otages israéliens circulent et leurs histoires sont racontées, tandis que les plus de 10 000 Palestiniens tombés en martyrs sont anonymes, un chiffre froid et qui crée forcément une distance affective.

De même, ces médias utilisent souvent un langage biaisé en faveur d’Israël. Par exemple, ils peuvent décrire les actions israéliennes comme des «reprises de contrôle» ou des «opérations militaires» de légitime défense, tandis qu’ils décrivent les actions palestiniennes comme des «attaques terroristes» ou des «actes de violence», comme cela a été remarqué lors de l’opération du Hamas baptisée «Déluge d’Al Aqsa».

Les médias occidentaux donnent souvent la parole à des sources israéliennes, mais pas à des sources palestiniennes. Cela peut donner l’impression auprès de l’opinion publique que le point de vue israélien est le seul valable

Il existe plusieurs raisons à cet alignement. Les médias occidentaux sont souvent contrôlés par des intérêts pro-israéliens. Cela s’explique également par le fait que les médias occidentaux sont souvent influencés par le discours dominant sur le conflit à Gaza, qui est généralement favorable à Israël. Cette situation a des conséquences graves sur la déformation des faits historiques. Et peut contribuer à façonner l’opinion publique occidentale sur le conflit et à renforcer le soutien à Israël, mais avec l’avènement des réseaux sociaux, on constate que le récit palestinien, bien qu’il soit également censuré par les plateformes numériques, commence à interpeller l’opinion publique occidentale.

Tous ces éléments poussent aujourd’hui de nombreuses personnes à s’interroger sur  les standards professionnels et des normes déontologiques des médias occidentaux. Ce traitement biaisé des faits remet en cause même le droit des populations occidentales à accéder à la vérité.

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